- MATHILDE BONAPARTE
- MATHILDE BONAPARTEMATHILDE BONAPARTE dite LA PRINCESSE MATHILDE (1820-1904)Fille du roi Jérôme de Westphalie (dernier frère de Napoléon Ier) et sœur du prince Napoléon, la princesse Mathilde est d’abord demandée en mariage par son cousin Louis-Napoléon, le futur Napoléon III; mais ce projet n’aboutit pas et elle épouse un prince russe, Anatole Demido, dont elle se sépare au bout de quatre ans. Lorsque Napoléon III commence sa carrière, elle y est associée et l’assiste en tenant un peu auprès de lui le rôle de maîtresse de maison; après le mariage de l’Empereur, elle vit en dehors des Tuileries et mène à Paris ou à Saint-Gratien une vie libre et selon ses goûts. Favorable à la Russie et à l’unité italienne, elle représente comme son frère, mais avec plus de retenue, la gauche de l’Empire. En fait, son rôle est autre; elle protège les écrivains, quelles que soient leurs idées politiques: Flaubert, Gautier, Sainte-Beuve, les Goncourt, Taine se pressent dans ses salons; elle expose des aquarelles et des peintures sans grande originalité. Après le 4 septembre 1870 et à la chute de l’Empire, elle se réfugie quelque temps en Belgique, mais termine sa longue vie en France. Elle s’est affranchie des conventions mondaines, elle a abandonné ses convictions religieuses, mais elle est restée toujours attachée à la gloire impériale, si bien qu’elle ne pourra admettre les critiques que Taine adressera à Napoléon Ier. Elle conservera dans l’histoire la figure d’un mécène, le plus souvent éclairé, qui a aidé Pasteur, protégé Gounod, encouragé Nadar, demandé à Carpeaux un buste triomphal, groupé autour d’elle des écrivains éminents. Elle attesterait à elle seule que le régime impérial a été moins indifférent à la littérature et à l’art qu’on ne le prétend trop souvent.
Encyclopédie Universelle. 2012.